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 EN SE RIDANT 

 

 

Collaboration entre le photographe et architecte Grégoire Guérin et Irène Blanc

 

Deux versions de ce projet ont  été conçues.

La première est une vidéo :

 

 La seconde est constituée de deux séries de douze et neuf photographies placées en dialogue avec la création sonore, en vue d’une présentation spatialisée :

Ces deux séries forment des propositions de « corps à corps » rapprochés avec les éléments aquatique et rocheux. L’ondoiement, le frémissement, le remous et la transparence du liquide pour l’une distendent, enflent et perturbent les jeux formels et colorimétriques naturels ; les sillons, plissements et ondulations des lignes se placent dans une autre profondeur pour la seconde, en créant un rapport de matérialités doucement contrastées. Au lieu de souligner la différence de densité entre les matériaux, ces derniers s’expriment à travers le type de pénétration des lignes dans la matière – phénomène musical appelé l’« attaque ».

Les dynamiques internes de compositions ainsi que la transformation successive des équilibres qui en découle, emportent le spectateur tantôt au gré de courants internes, tantôt le replacent dans une verticalité surplombante, dans un rapport de surfaces et de strates, où ridules et entailles viennent jouer les trouble-fêtes.

Ces légères variations de points de vue apportent au spectateur une grande souplesse, qui lui permet d’appréhender l’ensemble comme un tout, ou de s’immerger au coup par coup dans chaque nouvelle proposition – ou encore, de former sa narration personnelle en liant à sa guise les aspects qui lui semblent les plus prégnants.

La proposition sonore développe le motif initial commun aux deux séries de la surface ridée, motif qui à la fois injecte un mouvement dynamique, évoque la potentialité émotionnelle de ce mouvement, et à la fois se pose comme mètre étalon temporel de la composition globale.
Cette ondoiement rapide, presque raide, est bientôt « re-musicalisé » en rappelant au spectateur la notion bien connue du vibrato. Ce vibrato – proche du « tremblement » dans la musique Baroque, et cousin du terme musical « trémolo », employé dans le langage commun pour désigner la marque vocale d’une forte émotion – se transforme ensuite lentement pour finalement disparaître. L’ondoiement laisse alors place à une pulsation ralentie, lestée, qui dessine l’air de rien une promenade harmonique rappelant les jeux lumineux des deux séries, dans une atmosphère irréelle et contemplative.

La mise en place technique de cette partie sonore est pensée pour mimer l’immersion de nos corps dans la densité de la matière, grâce à une spatialisation qui replace le spectateur au centre de l’environnement sonore. Cet environnement immersif figure aussi l’aspect de verticalité, grâce au placement des enceintes à des hauteurs choisies de l’espace.

 

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